Les Bonnes Bases
Retour au mois d’août, je venais de quitter la Suisse pour Cherbourg, afin d’assister aux finitions et à la mise à l’eau du voilier. J’ai trouvé un petit hôtel en centre ville, au charme des années 70. Mes journées étaient rythmées par des milliers de trucs dont je ne me souviens plus aujourd’hui, mais qui devaient à coup sûr être essentiels.
C’est une ville particulière. Comme le disent les habitants du fait de son isolement sur sa péninsule : « On ne passe pas à Cherbourg, on vient à Cherbourg ! ». Le centre ville est dévasté : une première fois durant la seconde guerre mondiale, et une seconde par la crise économique. Beaucoup de commerces sont fermés, à vendre ou à louer, ou n’ouvrent plus que quelques heures par jour. Une balade un dimanche vous transportera à coup sûr dans une ville fantôme tombée lors de la chute de l’URSS.
Mais moi j’adore ça. Car tout est à créer, tout est à reconstruire, les possibilités sont immenses. Et puis les gens sont tous adorables, acueuillants et chaleureux. Toute proportion gardée, Cherbourg me fait penser à Detroit, qui après un véritable succès industriel et musical, est tombé en ruine.
Et puis en marchant je tombe sur un OVNI, Chattermark. Ce n’était pas très dur, l’hôtel n’était qu’à cent mètres. En vitrine des skateboards, cruisers et autres objets de décoration dans un style urbain, industriel mais cosy, et une touche élégante de créativité qui m’a tout de suite sauté aux yeux. C’est ce genre de vitrine en décalage avec son environnement, qui attire l’oeil de tous, où beaucoup s’arrêtent en trouvant tout « génial », mais où personne n’ose rentrer. Je me plie donc à la tendance et continue ma balade.
En fouillant sur leur site internet, je découvre qu’ils dessinent et fabriquent eux-mêmes leurs planches. Ce sont deux créateurs qui ont lancé une marque de skate « Les Bonnes Bases« . Ce sont de magnifiques planches en bois brut, gravées au laser avec des motifs modernes et élégants et en série limitée. Je repense immédiatement à Roxane qui hésitait à s’en acheter un avant de partir, pour concurrencer mon vélo pliable !
Et puis, vu qu’ils font tout eux-mêmes, de la conception à la réalisation, que leur touche me plait vraiment, pourquoi ne pas voir pour réaliser une planche sur mesure ? Je les contacte sur leur Facebook, et commence à leur parler de notre projet de tour du monde à la voile, au départ de Cherbourg. Petit à petit, en écrivant, germe l’idée d’une collaboration : pourquoi ne ferions- nous pas une série limitée « Bleu de Perse », en mélangeant notre histoire et la leur et en faisant voyager notre planche autour du monde ?
Proposition faite, je reçois une réponse quasi-immédiate. Mon enthousiasme a visiblement suscité une certaine curiosité. Rendez-vous est pris le jour même. Retour devant leur vitrine. Cette fois ci je laisse les admirateurs pédestres hésiter dans le froid et ose passer la porte. En entrant, l’ambiance à l’intérieur est amicale et chaleureuse et immédiatement je me sens chez moi. Je ne regrette pas mon courage !
Je fais la rencontre de Steph et Stephie, et le courant passe immédiatement. Nous parlons de nos vies, du passé, de leurs projets à venir, de Bleu de Perse. On commence même à refaire légèrement le monde.
L’idée de s’inspirer de notre voyage pour créer une série de planches leur plait, d’autant plus que nous trouvons beaucoup de coïncidences dans nos parcours respectifs : la voile, le voyage, leur site internet en .ch pour « Cherbourg » (les petits malins), une vision partagée de l’objet qui a nos yeux doit être qualitatif et de valeur, l’idée que tout est possible, l’envie de créer, etc.
Cette rencontre se transforme en une séance de brainstorming sur fond de Patti Smith, nous échangeons nos visions, nos idées, nos goûts. Je vois qu’ils absorbent tout ça comme du petit lait ! Derrière leurs eux, leurs cerveaux cerveaux moulinent à deux cents à l’heure et leur sourire en dit long sur ce qu’ils pensent.
Nous décidons de faire la surprise à Roxane, et préparerons tout en sous marin avant son arrivée. De mon côté, je file à la livraison du bateau, et me creuserais sacrément la tête pour trouver quelques idées ou pistes créatives pour notre projet. Du leur, ils ont du faire pareil, mais en mieux !
Pour lire la suite de l’article : « Fais de beaux rêves«
MILK
7 décembre 2015YEAH!
Je suis en émoi! Même suis (pour avoir produit snowboard, ski, skate, skimboard, shortboard…) je pense que les bois utilisés sont lourds et trop rigides (pour moi et mon ride à la papa)… D’un point de vue purement esthétiques, entrepreneur, kiffeur, surfer, wesher!! J’adhère! Je balance! Ca cadence! Je dis wouaw!
J’ai déjà dis wouaw?
C’est tellement fanky!